L’item C du Corpus Inscriptonium Paschalis
Insulae - Mamari (de forme ovale)
Thème pluridisciplinaire en astro-archéologie et ethno-linguistique
Dossier didactique partie
ethno-linguitique
© Lorena Bettocchi, Professeur du Ministère
Français de l’Education
Nationale
Réservé aux étudiants
Polynésiens - Site en construction
Tous droits
réservés au nom de Lorena Bettocchi - Enregistrement DIBAM
Santiago de Chile (estudios y
tesis - 2007) pour toute la partie
recherches en ethno-linguistique)
Photos courtoisie
Musée des SS de Picpus Rome,
Smithsonian Institution de
Washington – Reproduction interdite sans autorisation si édition à but
commercial
Item C, verso ou face b
Appartenant à la congrégation des
SS CC de Picpuss Grottaferrata (Rome). Un trou figure dans la
partie supérieure (nous supposons qu’il servait à la suspendre : ces tablettes étaient suspendues à
l’intérieur des maisons écrivit le frère Eugène Heyraud). De fait bien des
objets rongorongo portent des trous destinés à différents usages (planches
cousues comme celles de la coque d’une pirogue ou d’une rame polynésienne)
Etudiée en 2002
29x19,5x2,5 - 1000 glyphs apparents – Thespesia popoulnea (Mme Orliac)
Bibliographie
En 1954, après
avoir visité chaque musée du monde pour en relever les signes, Thomas Barthel
fit le classement des 24 objets anciens du Corpus Inscriptonium Paschalis
Insulae en A,B.C jusqu’à X. Soit 24 tablettes. Deux autres viendront s’y rajouter plus tard (la tabatière du Musée
du Quai de Branly Item Y, en raison de la
proportion de ses figures, comme tablette classique découpée et la
tablette du Poike item Z, comme premier objet comportant une écriture cursive).
Lorsqu’il édita son ouvrage sur le rongorongo,
Thomas Barthel reprit les
notes de Monseigneur Tepano Jaussen (1871) : Tablette Mamari du nom[1]
de l’artiste ou Miro (mimosa) du nom de l’essence de bois (ce qui constitua une
fausse information car nous savons à
présent qu’elle est en thespesia populnea). En 1886,Thomson lui donna un autre nom Ate-a-renga-hokan-iti-poheraa,
ce qui constitua une autre fausse information : il ne s’agissait pas du nom de la
tablette, mais du titre de la récitation
de Ure Vae Iko, devant cette tablette : et de fait son usage, ce à quoi
elle était destinée. Dès leur arrivée dans les mains d’Européens, on fantasma
beaucoup sur la lecture, le nom de ces
étranges tablettes ou sur leur utilité.
De plus, le diable s’en mêla : les Timo (sages ou linguistes qui
connaissaient les signes, timo veut
dire toute sorte de signe ou celui qui est expert en la matière) les Timo donc
étaient soupçonnés
sorciers : ces tablettes et ces anciennes croyances mettaient l’âme des
Pascuans en danger.
Thomas Barthel reprit également les notes de
Katherine Routledge : peu
d’informations sur la tablette,
quelques phrases psalmodiées par Hé… Par contre Ramon te
Haha, le guide de la britannique, lui
raconta qu’il présumait que cette pièce (Katherine lui présenta la
photo) était celle qui fut trouvée dans
les fondations d’une maison[2] située côté Est du volcan
Rano Raraku :
“A cette époque deux hommes
âgés vivaient dans cette
maison et lorsqu’ils s’ approprièrent du rongorongo et que cela fut ébruité,
dix étudiants se présentèrent, pafois jusqu’à quinze, certains jours… Les femmes et les
enfants de ces deux hommes vivaient éloignés dans une maison située sur la
colline. L’un des experts nommé Arkio
était Tupa-hotu et avait un ami dans le même clan nommé Ka-ara serviteur
de l’Ariki Nga-ara. Ayant
entièrement confiance, l’Ariki avait
demandé à son serviteur de
prendre soin de ce kohau de valeur,
connu comme ranga (tabou) : car c’était une pièce unique. Le roi supposait qu’elle fut convoyée par les premiers immigrants et
avait la propriété d’assurer la victoire de son propriétaire de telle manière
que les ennemis pouvaient sombrer vers une
triste existence : comme par exemple perdre leur liberté, devenir
esclaves destinés au travail forcé.
Ka-ara, désireux d’obtenir cet
objet pour son propre clan, vola le kohau et le donna à Archio, qui le conserva
dans sa maison. Lorsque Nga-ara le redemanda
à son serviteur, Ka-ara lui répondit qu’il se trouvait au Rano Raraku. Bientôt
les luttes tribales ravagèrent Rapanui.
Nga-ara mourut sans revoir cet objet. Le fils d’Arkio vendit la tablette à l’un des missionnaires. Nous pensons que c’est l’une des tablettes
qui furent envoyées à Monseigneur Tepano
Jaussen ».
En effet la
Mamari fut envoyée à Tepano Jaussen au bord du Marama en 1871. Enfin Barthel ajouta ses propres
informations : que l’exemplaire C
avait appartenu à Monseigneur Tepano
Jaussen de 1868 à 1892, puis
se trouva à Braine le Comte, enfin à Grottaferrata.[3]
Voici par ailleurs ce qui fut publié au sujet de l’Item
C que nous pouvons continuer à appeler Mamari puisque mamari veut dire ovale…
Barthel |
Guide Laperson |
Van Hoorebeck |
Guy |
Fisher |
Mme ORLIAC |
Ce qui est exact |
Myrtacée
Toromiro (erreur sur l’essence du
bois). Barthel l’étudia à
Grottaferrata en 1954 et détermina que chaque face comportait 14 lignes - 806
signes visibles sur environ 1000 éléments. Conservée
par Tepano Jaussen de 1868 à 1871
(erreur : elle fut convoyée à Tahiti en 1871) |
Name : Kohau to te ranga – Mamari or Ate a renga or Ate a renga hokan iti
Poheraa or Miro… (erreurs : miro
veut dire bois – ces noms correspondent à des récitations devant la
tablette ou à son usage) - Presumed the fist tablet obtained by father
Zumbohm (erreur : 1869, l’Echancrée
est la première tablette confiée à Zumbohm par les habitants de
Hangaroa pour être offerte au prélat).
28 lines –
1000 glyphs - 30x21 (erreur) |
Reprend
Barthel |
Myrtacea (erreur) 290x196x25 14+14
lignes 1000
glyphes |
PP
Sacricuori myrtle Wood (erreur) 29x19,5x2,5 |
Etudiée en 2002 29x19,5x2,5 - 1000 glyphs apparents. Thespesia
populnea (bois de rose d’Océanie) ou makoi en arero rapanui |
l’essence du
bois : Thespesia populnea C’est une
large tablette, taillée dans un arbre qui aurait grandi avant la période de
déforestation : malheureusement le bois ne fut jamais daté. 1871 :
sort de Rapanui pour Tahiti. 1892 : après la mort de Tepano Jaussen
devient la propriété de la congrégation de Picpuss à Braine le Compte en
Belgique et en 1953 est exposée au Musée de la congrégation à Grottaferrata
près de Rome. |
Doc.
Catherine Orliac Conférence de Reñaca 200
Le recto
(face a) de l’Item C ou tablette Mamari contient des informations en
astronomie selon les indications de la tradition orale du
peuple rapanui, de Metoro Taua a Ure
devant Tepano Jaussen en 1871 et selon
Ure Vae Iko devant Thomson en 1886. Ceci fut confirmé par 4 Européens : Thomas Barthel en
1954, Jacques Guy sur www.rongorongo.org, Dominique Proust (Astronome du CNRS) et
Lorena Bettocchi (en 2006). Ces deux
derniers chercheurs travaillent conjointement sur ce dossier.
Doc.
Catherine Orliac Mamari face b (Conférence de Reñaca 2004)
De
plus l’ apparition de la figure
Ancienneté de
la tablette :
Aucune datation
du bois, malgré le désir de Catherine Orliac, ne fut autorisée jusqu’à ce
jour. Nous pensons qu’elle est absolument
nécessaire, encore que la tablette actuelle pourraît être une copie de la tablette
d’origine. Cependant, je pense que
la Mamari a des chances d’être l’une des plus anciennes
en raison de la taille de l’arbre qui a
fourni la tablette de bois (vu la déforestation, un vrai miracle !)
et en raison de l’apparition de la figure composée 067 qui rappelle le palmier
en tant que signifiant aux signifiés pluriels.
Le palmier de la terre du Sud, la
jubaea chilensis -palmier du Chili ou
paschalococos disperta- a disparu de
Rapanui au 15e siècle. Et bien
avant… la déforestation de la côte eut
lieu dès les premiers siècles de la colonisation. C’est donc un document souvenir ou un témoignage en
linguistique qui fut gravé :
l’écriture de ce qui existait avant
la grande colonisation de Mata ki te rangi, avant la déforestation de
l’île.
Mata ki te rangi : les yeux tournés vers le ciel
ou les tribus (mata) ki (connaissance) du ciel (rangi) les tribus astronomes.
Nous allons découvrir pages suivantes la face a de la tablette Mamari ou item C
et les possibles signifiés en astronomie. Mais ma méthode consiste tout d’abord
en l’étude de l’ethymologie de ce vocabulaire qui nous vient du
proto-polynésien, existant encore en Polynésie et désignat l’Océan d’en haut
(l’observation du ciel) et l’Ocean d’en bas (la navigation).
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autres
photos faisant partie de la banque de données
le langage de l’astronomie dans
l’ancier parler polynésien
[1] Un seul homme a porté ce
nom « Vaka Mamari Pane
Kairoro » de Hotu Iti,
C’etait un Prêtre de Hotu Iti du nom de Vaka, sculpteur de crânes (Pane
Kairoro).
[2] La Mamari
trouvée dans les fondations d’une maison ? Je ne le pense pas. Il ne
s’agit pas de cette tablette, conservée intacte. Elle aurait été abîmée par
l’humidité de la terre. Je pense plutôt qu’il s’agit d’une autre pièce, mais le
fait que les tablettes provoquaient la ranga, si on les volait c’est une information valable en
ethnolinguistique : un rapport avec le vol, probablement, le tabou, le
caractère sacré de la tablette. En attendant le trou qu’elle possède et l’indication donnée par le frère Eugène
Heyraud nous rappelle que les tablettes étaient suspendues à l’intérieur des maisons pour les mettre à l’abri de l’humidité.
[3] La mamari
ne fut pas envoyée à Tepano Jaussen en
1868 mais en 1871 ; elle voyagea à bord du Marama, avec d’autres
tablettes, convoyées par les Pères Roussel et Théodule Escolan ainsi que les Pascuans rapatriés vers
Mangareva à la fin de la mission. A la mort du prélat (1893) elle fut
envoyée à la bibliothèque des SS CC de Picpus à Braine-le-Comte en
Belgique. Puis les tablettes furent rapatriées à Grottaferrata en 1953. Elles y
sont encore.